Le 10 janvier 1862, dans la ville de Los Angeles dans la République du Chili, après avoir juré de dire la vérité, toute la vérité et rien que la vérité, l’accusé déclara que son nom était Prince Orélie-Antoine de Tounens, qu’il était né en France dans le département de la Dordogne, qu’il avait 36 ans, qu’il était résident du Chili ou de l’Araucanie depuis le 22 août 1858, qu’il était célibataire et qu’il n’avait pas de profession. Il se faisait appeler le « Roi d’Araucanie ». Pourtant, cinq jours auparavant, alors qu’il était en train de se reposer à l’ombre d’un poirier dans un endroit idyllique d’Araucanie, un détachement de police survint, prit ses effets personnels et, pieds et poings liés, le transporta à cheval au quartier général militaire du côté chilien.
Le juge devant lequel Orélie-Antoine de Tounens fut déféré, ne connaissait pratiquement rien de son histoire. Ce Français intrépide avait traversé l’océan seul avec peu d’argent et aucune arme. Il était entré dans un territoire interdit aux blancs, il avait pris contact avec des tribus sauvages d’indiens dont il ne parlait pas la langue et il parvint à se faire proclamer comme leur roi.
Un tribunal militaire reprit en main le procès. Le témoin principal du ministère public était Rosales, le serviteur qui était présent lors de son arrestation. Convaincu que la quête de Tounens était séditieuse et insensée ou espérant une récompense, Rosales le dénonça. Par pure coïncidence, des témoins favorables à la cause d’Orélie-Antoine étaient présents (un groupe de marchands chiliens qui avaient vendu leurs marchandises dans le territoire indien et avait suivi à distance la dernière journée du Prince) et le sauvèrent d’une sentence de mort.
Durant le procès, Orélie-Antoine maintint qu’il était un citoyen libre d’Araucanie et protesta du fait qu’il soit privé de sa liberté. Il réaffirma également que sa mission consistait à établir la paix entre le gouvernement chilien et le peuple d’Araucanie. Ainsi commença un procès qui allait durer neuf mois et trois jours.
Carte du royaume |
Après l’interrogatoire du prisonnier par le juge, de Tounens fut enfermé dans une prison de sinistre réputation. Là-bas Orélie-Antoine de Tounens tomba gravement malade. Pendant un mois, il fut à demi-conscient. Durant les quatre mois suivant, les fièvres diminuèrent peu à peu, il perdit du poids à un point tel qu’il ressemblait à un squelette, selon ses propres mots. Il perdit également ses cheveux. Il pouvait difficilement continuer sa défense, écrire son journal ou des lettres qui le gardaient en contact avec le monde extérieur.
A la consternation des juges en charge de son cas ainsi que des médecins devant statuer sur son état mental, Orélie-Antoine se défendit sans aucune aide professionnelle. Il déploya une sagacité et une perspicacité incroyables en matière pénale. A la fin, après avoir donné de longues explications sur sa présence en Araucanie et avoir récusé tous les arguments employés par les autorités pour le condamner à la sentence la plus sévère, Orélie-Antoine accepta la proposition que les juges chiliens lui offrirent pour empêcher de déclencher l’indignation de l’opinion internationale. Il fut donc jugé non coupable mais fut interné dans un asile d’aliénés d’où il fut sauvé par le Chargé d’Affaire français qui le mit à bord d’un bateau à destination de la France.
D’une certaine manière, Orélie-Antoine suivait la voie de Cortes et Pizzaro qui, avec l’aide de la couronne espagnole, traversèrent l’océan pour devenir des empereurs blancs du Nouveau Monde. Mais l’époque d’Orélie-Antoine était différente. En 1860, la Doctrine Monroe décourageait les incursions en Amérique Latine de puissances étrangères. Le Chili et l’Argentine etaient devenus institutionnellement et militairement suffisamment forts pour défendre leurs territoires. Les temps des empires étaient révolus. Avec sa haute mission de civilisation, Orélie-Antoine arriva trop tard dans le pays de ses rêves.
Table des matières
La biographie d’un roi
Dans la mémoire collective des Araucans, Orelie-Antoine restera comme le roi prédit et espéré qui avait disparu. En effet, les machis, sorcières araucanes, avaient prédit qu’un homme blanc viendrait unifier les peuples d’Araucanie ; guerriers hors pair à qui manquait un gouvernement unifié et un roi qui les aiderait à mettre fin à des siècles de luttes intestines. Cette prédiction correspondait parfaitement avec l’obsession romantique d’Orélie-Antoine de la conquête d’un vaste et mystérieux territoire. La convergence de ces aspirations facilita la fondation du Royaume d’Araucanie et de de Patagonie en novembre 1860. Grâce à sa belle apparence et ses manières princières, sa force oratoire et sa ténacité qui lui permettront d’organiser de nombreuses expéditions, l’avoué de Dordogne parvint à règner brièvement sur un groupe de chefs indiens indisciplinés. Mais les circonstances ne permirent pas la réalisation de l’entreprise civilisatrice du prince. Toutefois, pour un moment, le salut des tribus araucanes, soit la conversion de fiers guerriers en bons citoyens méritant la protection et le respect de l’homme blanc, cessa d’être un rêve utopiste.
Orelie-Antoine est dans un né dans une famille de propriétaires terriens d’origine noble dans la province du Périgord, département de la Dordogne, le 12 mai 1825. Il était le huitième enfant et fut le seul qui recouvra sa particule. Il fut également le seul à aller à Périgueux pour finir son cursus scolaire. « Ayant obtenu mon baccalauréat », ecrit-il plus tard, « et étant obligé de choisir une profession, je choisis rapidement d’étudier le droit, avec le seul objectif de me préparer à mes futurs devoirs royaux. »
Son grand magnétisme ainsi que son raffinement intellectuel étaient seulement comparables à son esprit d’aventure. Il lut beaucoup l’histoire et de géographie et il idéalisa ainsi les tribus d’hommes, qu’il appellera par la suite les « Centaures Araucans », qui défendaient leurs territoires au moyen de couteaux et de lances. Fier de la mission civilisatrice de la France, il considérait la perte des colonies en Amérique comme une grande injustice.
Drapeau araucan |
En quête d’un royaume, Orélie-Antoine vendit quelques propriétés et s’embarqua sur un bateau en partance pour l’Amérique du Sud. Il arriva au Chili en août 1858. Il n’avait ni argent, ni amis haut-placés et il ne connaissait pas la langue de son nouveau pays d’adoption.
Il passa deux ans à Santiago et Valparaiso, apprenant la langue et se créant des amitiés. Au printemps 1860, Orélie-Antoine de Tounens s’installa à Valdivia, une implantation chilienne proche de la fontière araucane. Il s’habilla alors pour correspondre à l’image qu’il se faisait d’un roi avec un poncho blanc et noir finement tissé, une ceinture à boucle et motifs d’argent et une longue épée dans un fourreau incrusté d’or. Il avait les cheveux longs retenus par un bandeau rouge à la manière indienne. Sur son cheval richement apprêté, son apparence était impressionnante et majestueuse. Dès qu’il apparut, une rumeur commença à se répandre parmi les tribus proclamant la venue d’un homme blanc dont la mission était de les unifier et d’empêcher les Chiliens d’exterminer les animaux sauvages qu’ils chassaient. La prophétie des machis semblait être enfin sur le point de se concrétiser.
Le royaume magique
Chef araucan |
Les indiens araucans s’étaient installés dans des territoires qui appartiennenent maintenant au Chili et à l’Argentine. Quelques siècles plus tôt, les Incas tentèrent d’étendre leur empire vers le sud mais furent repoussés par les Araucans. Bien qu’ils ne parvinrent jamais à atteindre le degré de civilisation des autres indiens, ils étaient bien trop puissants pour être défaits ou encore soumis. Avec débrouillardise et ténacité, ils résistèrent non seulement aux attaques des Incas mais aussi à trois siècles d’hostilité et de guerre évangélique de la part des Espagnols. Avec le temps, leur domaine se réduisit à une étroite bande de terre dans le sud du Chili, coupant la République en deux avec des forêts, des pampas fertiles et des passages à travers les Andes. Ils se caractérisaient par leurs guerres tribales incessantes, l’indolence, la polygamie et leur propension à la soûlographie.
En tant qu’homme de loi, Orelie-Antoine comprit que la nouvelle République du Chili n’avait pas le droit de proclamer l’Araucanie comme un territoire hérité de l’Espagne étant donné que les Araucans n’avaient jamais été conquis par les Espagnols. Il pensait que les frontières naturelles déterminées par le Rio Bio-Bio entre le Chili et l’Araucanie devaient être respectées et que les droits et terres des Indiens devraient être protégés par l’épée et les lois d’un nouvel état souverain qu’il fonderait lui-même.
Le premier chef indien comprenant et acceptant la mission d’Orelie-Antoine de Tounens était Manil qui facilita le séjour du Français dans un territoire très dangereux pour un blanc. Ensemble, ils discutèrent de la forme du gouvernement que le nouvel état Araucan devrait adopter. Parlant au nom de tous les indiens, Manil opta pour le choix d’un roi.
Avec l’accord de Manil, le 17 novembre 1860, dans une ferme d’un colon français nommé F. Desfontaine, Orelie-Antoine I rédigea et signa un décret créant une « monarchie héréditaire et constitutionnelle » pour une nation s’appelant la « Nouvelle-France » dans le territoire de l’Araucanie. Il écrivit également sa constitution et lui donna un hymne national et un drapeau. Trois jours après, Orelie-Antoine rencontra un chef indien de Patagonie et décida d’annexer ce territoire à son domaine. Immédiatement après cela, le nouveau roi nomma Desfontaines comme son ministre des affaires étrangères. Une des premières tâches du ministre fut d’informer Manuel Monti, président du Chili, qu’Orelie-Antoine avait assumé les charges du trône d’Araucanie et de Patagonie. Le roi envoya également des copies du décret et de la constitution aux jounaux El Mercurio de Valparaiso, Ferro Caril et Revista Catolica de Santiago. Le texte du décret royal et un synopsis de la constitution de la Nouvelle France furent impimés le 29 décembre 1860 dans El Mercurio.
Famille araucane |
Ayant rempli ces formalités, Orelie-Antoine de Tounens alla à Valparaiso afin d’attendre la réponse du gouvernement chilien. Il passa son temps à écrire des lettres à ses amis et aux journaux de Perigueux afin d’obtenir des subsides nécessaires à la réussite de son entreprise. Il écrivit également un code pénal similaire à celui de la France et fit des plans pour le futur de son royaume. Mais le gouvernement chilien, qui était passé des mains de Manuel Monti à celles de Joaquin Perez, continuait à n’apporter aucune attention aux revendications de la « Nouvelle France ».
Frustré par le manque d’intérêt du gouvernement chilien, Orelie-Antoine I pensa que sa cause pourrait avancer si d’autres tribus pouvaient l’élire et le proclamer comme leur roi. Il retourna donc un an plus tard dans son domaine en compagnie de son serviteur Juan Bautista Rosales et de deux interprètes.
L’Araucanie était sur le point de se soulever une fois de plus contre l’armée des hommes blancs. Quand la visite du roi et de ses aides fut annoncée, de nombreux chefs indiens décidèrent de l’inviter dans leur domaine et de l’écouter. Dans des cérémonies séparées devant différentes tribus les 25, 26, 27 et 30 décembre, le roi fit un discours dans lequel il proclamait notamment que la loi naturelle et internationale vous donne le droit de devenir une nation et de marcher ainsi d’un pas régulier vers le progrès. Il n’y avait aucun moyen pour le roi de savoir si ses interprètes avaient correctement traduit ses mots dans la gutturale langue araucane. Mais chaque fois qu’il déploya le drapeau vert, bleu et blanc du nouveau royaume à l’un des chefs de tribu, il y avait des cris exaltés de joie. Les nuages de poussière soulevés par les « centaures araucans » faisaient presque suffoquer Sa Majesté …
Prenant avantage de l’enthousiasme démontré par ses sujets et déterminé à obtenir une forme plus permanente et officielle de reconnaissance de son accession au trône, l’avocat de Périgueux mit au point un autre mémorandum statuant qu’il avait été élu et proclamé comme « Roi d’Araucanie et de Patagonie ».
Les devoirs royaux conduisirent le monarque à accomplir un sacrifice pour la pérennité de son état… Comme preuve de fidélité et de respect, les chefs lui offrirent une large sélection de leurs filles dans laquelle le timide célibataire devait en choisir une demi-douzaine pour devenir ses épouses. Pas vraiment désireux de prendre des responsabilités maritales, notamment dans le style araucan, Sa Majesté expliqua qu’il épouserait les princesses mais demanda à ce que la cérémonie nuptiale soit célébrée une fois qu’il aurait défait tous les ennemis, et ce, en accord avec la coutume araucane.
Trois Araucans |
C’est durant ces visites aux différentes tribus dans la première semaine de 1862 que Rosales, inquiet des succès inespérés d’Orelie-Antoine, le dénonça aux autorités et mit fin aux projets royaux
Les aléas de la Couronne d’Acier
La presse en France publia l’information de son retour en disgrâce et exprima plus de regrets que d’admiration envers son exploit. Orélie-Antoine de Tounens subit ainsi le sarcasme des journalistes. Il fut appelé le « Roi disponible ». L’indifférence et la dérision de ses concitoyens sera toujours son éternelle plainte. Mais en dépit des nombreuses attaques provenant des deux hémisphères, il ne cessa jamais de combattre pour son trône et prit sa plume pour faire connaître au monde sa version de l’histoire.
En 1863, il publia ses mémoires à propos de son voyage en Araucanie de 1860 – 1862. Ce livre met en avant ses sentiments envers les Araucans et donne tous les détails de son voyage au Chili. Cela causa une agitation suffisante pour qu’il puisse trouver des sponsors pour sa seconde expédition. Il est très difficile de savoir si ses aventures ont eu le moindre impact sur la cour de Napoléon III ou si ce dernier le poussa à retourner en Araucanie.
La Couronne d’Acier |
En 1869, le roi vogua en direction du sud sur l’Oneida et accosta à Buenos-Aires. Le 14 mars, un bateau appartenant à la Marine Française le transporta dans un port de Patagonie. Lors de ses pérégrinations dans ces contrées désolées, il se prit d’amitié avec de nombreux chefs indiens. Il eut également l’opportunité de rencontrer Julian Murga, un colonel argentin, et de protester de la manière avec laquelle l’armée argentine prenait en otage les chefs indiens. Quelques temps plus tard, une tribu qui ne le connaissait pas le prit en otage. L’arrivée fortuite d’un chef araucan qui le reconnut lui permit de sortir de ce mauvais pas et de traverser les Andes. Sans cela, Orelie-Antoine n’aurait probablement plus jamais revu l’Araucanie.
Son retour fut considéré comme miraculeux car les Chiliens avaient répandu la rumeur qu’ils l’avaient abattu. Les Araucans l’accueillirent avec enthousiasme et organisèrent des célébrations en son honneur. Orélie-Antoine ne perdit pas trop de temps en réjouissances frivoles. Il établit alors l' »Ordre de la Couronne d’Acier » et choisit parmi ses trois premiers membres les chefs indiens Quilapan, Montret et Lemunao. Il affirma son pouvoir en nommant des ministres à son cabinet : Quilapan comme Ministre de la Guerre et les autres chefs en charge des Affaires Etrangères, l’Intérieur, la Justice et l’Agriculture. Il distribua des drapeaux du royaume dans tous les territoires indiens et de nombreuses révoltes indiennes envers le pouvoir blanc se declenchèrent tout le long de l’année. La réaction du gouvernement chilien à ces nouvelles fut de mettre à prix la tête du roi. Bien qu’il y eût des améliorations dans les relations établies entre le Chili et l’Araucanie au cours des sept dernières années, les indiens répondirent aux chiliens en se ralliant autour de leur roi.
En 1871, Orélie-Antoine fut à court d’argent et comme il n’avait plus aucune nouvelle de ses amis, il décida de retourner en France. Son départ d’Araucanie fut un peu plus compliqué que son arrivée étant donné qu’il dut demander à chaque chef indien la permission de quitter le territoire. Après avoir traversé les Andes majestueuses et les plaines de Patagonie sans fin, il arriva à Bahia Blanca en juin et un mois plus tard à Buenos Aires où il donna des interviews aux journaux les plus importants tels que La Prensa, La Nacion et La Tribuna. Après un bref séjour à Montevideo, il continua son voyage de retour vers la France. Il publia alors un second volume de ses mémoires, créa le journal de son royaume La Corona de Acero (La Couronne d’Acier) et continua à distribuer décorations et faveurs royales. Pour la première fois, Orélie-Antoine commença à s’inquiéter à se trouver un successeur à son trône.
Cacique avec ses femmes |
Le 12 avril 1872, il utilisa son journal afin de faire part de son problème. Il publia une annonce demandant une demoiselle qui serait prête à partager sa destinée. « La future reine d’Araucanie (et future mère du prince ou de la princesse) se devait d’être honnête et d’une famille respectable, être en excellente santé, avoir bon caractère, intelligente, instruite, jolie et gaie ». Au début de 1873, il s’installa à Paris et annonça dans une lettre à un de ses frères qu’il était sur le point de se marier avec une certaine Mademoiselle de Percy. Il n’y a aucune preuve que le mariage n’ait jamais eu lieu.
Bientôt Orélie-Antoine de Tounens se prépara pour une troisième expédition en Aurcanie. Le roi fit frapper des pièces de un peso et acheta des armes et des munitions avec l’argent prêté par une banque française. Comme il était persona non grata à la fois en Argentine et au Chili, il décida de voyager incognito. Dès son arrivée à Bahia Blanca et malgré ses lunettes noires et ses fausses moustaches et barbes, il n’échappa à la perspicacité de sa vieille connaissance le colonel Julian Murga qui ordonna son arrestation le 17 juillet 1874. Après trois mois de détention, la surveillance des autorités l’empêcha de poursuivre ses plans et il décida de retourner en France.
Mais son obsession pour l’Araucanie prévalut sur sa raison et il y eut donc une quatrième expédition en 1876. Tout se déroula bien jusqu’à ce qu’il atteigne le port de Montevideo. Sur la route de la Patagonie, les choses se détériorèrent. Des colons le volèrent et allèrent même jusqu’à l’arrêter. Quand il fut sur le point de s’implanter en Patagonie, le roi tomba malade. Il fut transféré à Buenos Aires en octobre et une intervention chirugicale le sauva de la mort le 7 novembre. Toutefois, le corps d’Orélie-Antoine de Tounens ne pouvait plus supporter la rudesse de ses expéditions antérieures. Il fut donc embarqué sur le Parana et accosta à Bordeaux le 26 janvier 1877. DeBordeaux, il retourna dans sa ville de naissance où il mourut le 17 septembre 1878.
Epilogue
Un peso |
Les Indiens d’Araucanie et de Patagonie furent finalement soumis après de nombreuses invasions des armées argentines et chiliennes quelques années après la mort d’Orélie-Antoine. Pendant un temps, le drapeau vert, bleu et blanc continua à flotter dans le vent puis il disparut tout comme les traditions araucanes.
Depuis la disparition d’Orélie-Antoine, il y eut de nombreux prétendants à la Couronne d’Acier. Comme tous les membres de la famille de Tounens renoncèrent à leurs droits, le successeur fut un ami proche du prince nommé Gustave-Achille Laviarde qu’Orélie-Antoine avait adoubé Prince des Aucas et Duc de Kialeon. Le prétendant prit le nom d’Achille Ier et s’occupa de ses sujets à distance. En 1885, il écrivit une longue lettre au président américain Grover Cleveland réclamant que son gouvernment reconnaisse l’autonomie de l’Araucanie et de la Patagonie. Après sa mort le 1er mars 1902, le titre passa à un autre fils du Périgord Antoine-Hippolyte Cros (Antoine II). Il était un médecin, philosophe, homme de lettres réputé. De cette dynastie vint le prétendant suivant, Antoine III. En 1951, Antoine III abdiqua en faveur du Prince Philippe d’Araucanie. Le prince Philippe fit un discours au sujet des droits du peuple araucan devant les Nations-Unies en 1961 et sept ans plus tard, il parvint à ce que les Nations-Unies acceptent un représentant du royaume d’Araucanie-Patagonie comme « agent diplomatique étranger ». En 1989, il visita le sud du Chili et de l’Argentine et s’adressa aux descendants de cette race indomptable.Il y avait très peu de ces derniers qui avaient encore besoin d’un roi pour les unir et les mener à la victoire. Quelques uns avaient entendu parler de la légende du roi Orelie-Antoine I, un Français investi d’une mission sacrée et qui donna en son temps une Couronne d’Acier. Mais le temps avait déjà corrodé ce souvenir de son action lénifiante.
Hymne
Et la scripophilie dans tout cela …
En effet, l’histoire d’Orélie-Antoine, roi de Patagonie et d’Araucanie est très belle mais se justifie t’elle sur un site dédié aux titres anciens ?
Vous devinez déjà ma réponse ….
En effet, Antoine-Orélie de Tounens proposa notamment en 1872 un emprunt araucanien pour la fondation de la Nouvelle-France
Je suis journaliste indépendante et je me passionne pour tout ce qui touche à l’actualité et les médias.