Irak, Syrie… c’est qui les gentils dans tout ça ?

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Dans le conflit qui a lieu en ce moment au Moyen-Orient, on a tendance à s’y perdre au milieu des kurdes, chiites, sunnites, turcs et occidentaux. Petite mise au point sur les alliés et adversaires de la France.

Ce qui symbolise aujourd’hui ce qui se passe dans cette région du monde, c’est surtout Kobané, une ville syrienne à la frontière turque, réputée pour son climat chaud et sec, sa population kurde et arménienne… et pour être le théâtre du plus violent affrontement de la région. Il s’agit de la troisième ville de Syrie appartenant à l’ethnie kurde, d’une population de 40 millions de personnes dont les combattants font face aux islamistes radicaux de Daech (l’acronyme arabe de l’Etat Islamique).

Cette communauté est constituée d’une multitude de croyances, musulmans pour la majorité, mais aussi juifs, chrétiens, et de plein d’autres religions dont je n’avais jamais entendu parler (yârsânisme, zoroastrisme, yasidis…). Pour les aider à combattre l’Islam radical, l’occident (ça c’est nous) leur a livré des armes. Donc a priori, on compte les kurdes comme des gentils ? Oui mais voilà, ces kurdes que l’on soutient et qui défendent vaillamment Kobané sont des militants de l’YPG (Unités de Protection du Peuple), qui dépend du PKK, le Parti du Peuple du Kurdistan, mouvement faisant partie de la liste des groupes terroristes de l’Union Européenne… coupables d’assassinats, d’attentats, de rackets de kurdes installés en France, ces « soldats » ne sont pas des tendres.

Leur chef, détenu en Turquie depuis 13 ans, est un mégalomane imposant à ses troupes un culte de la personnalité et se dit « Marxiste-nationaliste ». Il va jusqu’à demander la chasteté à ses combattants, depuis qu’il est persuadé que sa femme est une espionne turque. Vous voyez le genre : pas l’allié rêvé pour l’Union Européenne.

Alors qui sont vraiment nos alliés ? Pas la Syrie, puisqu’on soutient la rébellion qui s’oppose au Président Bachar El-Assad, rébellion qui fait rage depuis 2011. Pas non plus la Turquie, qui laisserait sciemment se déplacer sur son sol les membres de Daech mais empêcherait les kurdes de passer la frontière pour défendre Kobané. De plus, Ankara refuse d’agir contre les islamistes, malgré la proximité du conflit (situé à quelques mètres des chars turcs déjà positionnés). Bien que rivaux de l’EI, qu’ils jugent trop violents (car auteurs de massacres à l’encontre des musulmans chiites), les membres d’Al-Qaida ne constituent évidemment pas des alliés. Et parmi la coalition arabe opposée à Daech, constituée entre autres de l’Arabie saoudite, l’Irak, la Jordanie, on trouve des nations proches des Frères musulmans, parti islamo-conservateur opposé à l’influence occidentale. Le Qatar, par exemple, est proche de ce mouvement, ainsi que du wahhabisme, courant aussi radical de l’Islam politique.

Dans tout cet imbroglio politico-culturo-militaire, rien n’est tout blanc ou tout noir. Difficile de savoir à qui se fier, mais gardons–nous de simplifier. Nous sommes Européens, donc nous écoutons la voix de l’Europe. Notre pays est dans l’Otan donc nous écoutons les Etats-Unis qui coordonnent les frappes des pays opposés aux Islamistes radicaux. Une seule chose est sûre, les méchants là-dedans, c’est Daech !

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