Depuis les années 90, sous l’impulsion d’associations locales ou nationales, telles que l’association A.R.B.R.E.S., des départements comme les Vosges (88), la Haute-Vienne (87) ou le Morbihan (56) ont entrepris l’inventaire de leurs arbres remarquables situés sur leurs territoires. Cependant, aucune dimension participative n’avait encore été donnée à une telle démarche. Grâce au Conseil départemental du Bas-Rhin, les citoyens sont associés à l’inventaire. Un site internet participatif permet aux habitants alsaciens de signaler et/ou de découvrir ces « arbres remarquables » qui sortent du commun végétal et revêtent un caractère d’intérêt local, départemental, régional voire national. 495 arbres du Bas-Rhin ont ainsi déjà été recensés et mis en ligne, avec la possibilité pour les habitants de compléter les données historiques de ces beaux spécimens et d’enrichir les fiches documentaires les concernant.
Du 25 avril au 18 mai, le Conseil départemental a même mis en place dans ses locaux une exposition photo des plus beaux arbres du département. Des arbres remarquables, soit par leur taille, leur forme, leur espèce, soit jouant un rôle important dans l’écosystème ou le paysage, soit des arbres à valeur patrimoniale ou historique forte. Et les arbres isolés, dans les villages ou en plein champ, sur le domaine public ou chez des propriétaires privés, ne sont pas oubliés. L’objectif est de « faire un inventaire des arbres bas-rhinois les plus vieux, les plus beaux, ayant une histoire, pour mieux les faire connaître et mieux les protéger » explique Dominique Steinmetz, le chef du service environnement de l’institution départementale.
Concrètement, lorsqu’un arbre est signalé, sur le site mais aussi par courrier pour les générations plus habituées au papier, deux agents du Département se déplacent sur le terrain pour prendre les mesures, les photos et la géolocalisation du spécimen proposé. « Cette démarche participative, qui s’appuie donc sur le web 2.0, implique les citoyens » dit le responsable, qui a l’objectif de sensibiliser des populations habituellement plus connectées que la plupart des anciens habitants généralement intéressés par les arbres. Des lettres d’information ont été envoyées à chaque mairie et aux écoles du département, afin d’encourager la population à participer à l’opération. « Si 495 arbres remarquables ont été pour l’instant inventoriés, le chantier est infini car les arbres vivent et meurent… Il y en a encore quelques centaines qui peuvent un jour être répertoriées dans le département, même si seule une quinzaine revêt un intérêt national » explique Dominique Steinmetz. L’idée de départ, qui remonte à 2012, est de recenser un maximum de ces arbres qui constituent une richesse patrimoniale pour les territoires et le département. « Nous ne voulons pas les mettre sous cloche mais au contraire sensibiliser les habitants à ce patrimoine » insiste-t-il. Notamment à la campagne, où les arbres peuvent parfois être isolés, en plein champ, et donc plus vulnérables aux volontés des propriétaires fonciers.
Cette démarche est née d’une volonté politique, celle d’un ancien conseiller départemental qui est toujours arboriculteur et président de la Fédération des arboriculteurs du Bas-Rhin. « L’idée du Conseil départemental, c’est d’intégrer ces arbres remarquables dans nos itinéraires de randonnée, qui est une autre des compétences du Département » poursuit M. Steinmetz. En attendant, le projet ne va pas s’arrêter là. « Nous allons décliner au niveau départemental le label « arbre remarquable » mis en œuvre par l’association A.R.B.R.E.S au niveau national. Peut-être que parmi les 495 arbres déjà recensés, une quinzaine pourra prétendre obtenir le label national, même si nous en recherchons un maximum, ne serait-ce que pour respecter l’effort de signalement des citoyens et l’intérêt local ». Le Conseil départemental du Bas-Rhin estime à un millier le potentiel d’arbres remarquables qui peuvent encore être inventoriés.
Touche à tout, j’ai exercé de nombreux métiers dans ma carrière. Depuis peu, je suis membre actif de plusieurs associations et je m’exerce à l’écriture via ce site et un journal local dans ma région.