Le gaullisme a bon dos. Il est utilisé comme faire-valoir, comme justification utilisée à tort et à travers, parce ce que ce qui s’y picore ne s’inscrit pas dans une démarche gaullienne globale, ou bien parce que l’idée reçue présentée résulte d’un fantasme, d’un souvenir erroné, venant de gens non-éclairés ou mal intentionnés.
Table des matières
Le gaullisme n’est pas incohérent
Il est vrai que par rapport à sous de Gaulle, la taxe à 75% proposée et pas vraiment mise en place par François Hollande fait pâle figure. Le Général avait su taxer les plus grandes fortunes pour qu’elles participent à l’effort national alors que la dette était à 291% du PIB (95% en gros aujourd’hui). L’impôt réparti de la sorte fait fantasmer les rougeâtres du Front de Gauche qui s’en gaussent en expliquant que le premier président de la Vème République n’était pas un trotskiste avéré. Certes. Il faut pourtant rappeler que cette imposition était appliquée dans un pays contrôlant ses frontières et duquel les fortunes avaient alors bien plus à perdre en quittant leur douce France qu’en y restant. Surcharger les impôts dans un contexte aussi poussé de libre circulation n’entraînera qu’une seule chose : la fuite des capitaux à l’étranger.
Le gaullisme n’est pas un confusionnisme
L’immigration gaullienne était une immigration choisie, une immigration contrôlée correspondant aux besoins de la République et au service de l’intérêt général dans une période de croissance avérée. Si les exigences de l’époque quant aux flux migratoires pourraient faire passer le Front National de 2013 pour un parti très modéré, il s’avère aussi que cette gestion n’était pas mise en place pour stigmatiser une communauté précise. Il s’agissait avant tout d’une vision pratique de l’immigration dans un contexte de croissance avec une importante demande de main d’œuvre.
Alors que je surveille de temps à autre les sites de la fachosphère pour voir ce qui s’y trame, je reste abasourdi de les voir afficher autant de croix de Lorraine ici et là dans leurs iconographies, lesquelles sont accompagnées de propos haineux envers l’autre.
Le gaullisme n’est pas une eurobéatitude
Le gaullisme est un souverainisme. Il n’y a pas d’Europe gaullienne, il n’y en a jamais eu. Dans la construction de l’Union Européenne, de Gaulle était pour les américains un accident de l’Histoire qui leur a mis de beaux bâtons dans les roues. Le Général savait pertinemment qu’une Union Continentale ne servirait pas les intérêts de la France (l’Histoire l’a depuis montré), détestait Jean Monnet (qui s’est révélé être un agent de la CIA) et s’est fait flinguer politiquement en 68 par ceux là-même qui l’enrôlent aujourd’hui dans des discours surréalistes sous prétexte qu’ils sont de droite, à commencer par d’anciens Jeunes Giscardiens.
Le gaullisme n’est pas ingérant
La diplomatie française, ce qu’il y a de plus brillant en elle, elle le tient en grande partie du gaullisme. Savoir que la diplomatie n’est pas un jeu, ne pas se fixer de ligne rouge au risque de tuer la négociation, ne pas reconnaître des régimes mais des États, et respecter le droit international sont parmi tant d’autres, des règles aujourd’hui bafouées par les atlantistes, les affairistes et les droits-de-l’hommistes. Ces conduites diplomatiques inappropriées ont contribué à l’instabilité géopolitique du monde moderne. Et dire que certains s’entêtent…
Le gaullisme n’est pas creux
Prôner le rassemblement national pour justifier qu’on brise une digue avec le Front National pour certains ou pour usurper le mot « républicain » pour d’autres, est non seulement grave car à ce petit jeu, seul le Front National gagnera des électeurs, mais complètement hypocrite : on ne prône pas le rassemblement national quand on est mû uniquement par son ambition personnelle, sans aucunement avoir à côté de ça, une certaine idée de la France. Pour de Gaulle les mots avaient un sens bien au-delà d’un simple plan communication planifié et formaté en amont. On ne rassemble pas les français sur la durée en leur servant de la soupe.
Le gaullisme n’est pas réductible
Le gaullisme n’est ni réductible à un clivage droite-gauche ni à un amas d’idées sélectionnées qui nous arrangent bien. Le gaullisme est un tout à prendre dans son intégralité. Il supplante les querelles politiciennes et n’aime pas le parlementarisme qui favorise des clivages droite-gauche caricaturaux et qui le sont d’autant plus de nos jours, qu’ils semblent mis en scène dans la mélasse européenne. Le gaullisme est dans l’action, dans la vision, dans l’anticipation et dans la défense de l’intérêt national. Le Gaullisme ne joue pas à la mère-morale mais n’est pas non plus frigide. Et puisque beaucoup font parler le Général (cadres de partis, députés, ministres), laissez-moi à mon tour l’utiliser comme sémaphore. Si le grand Charles était vivant, s’il voyait ceux qui dirigent la France et les grands partis, sachez qu’il les détesterait tous !
Touche à tout, j’ai exercé de nombreux métiers dans ma carrière. Depuis peu, je suis membre actif de plusieurs associations et je m’exerce à l’écriture via ce site et un journal local dans ma région.