Le manga, cette forme d’expression artistique typiquement japonaise, s’est imposé au fil des décennies comme un élément incontournable de la culture populaire et du patrimoine mondial. Des premières traces au Japon jusqu’à nos jours, découvrons ensemble l’histoire fascinante qui a façonné le manga pour en faire ce qu’il est aujourd’hui.
Les origines lointaines du manga : quand l’art rencontre la narration
Dès le 12ème siècle on retrouve les premières esquisses de ce qu’on pourrait appeler des « mangas ». À cette époque, il n’était pas encore question de bande dessinée telle que nous la connaissons aujourd’hui. Le terme « manga » provient de la langue japonaise et résulte de la fusion de deux idéogrammes (kanjis) : « man » signifiant involontaire, divertissant et « ga » dérivant de « giga », termisha yori
Des rouleaux peints aux estampes : étapes clés de l’évolution du manga
Au cœur de l’empire du Soleil levant, le moyen âge voit naître les prémices des mangas sous la forme de rouleaux peints. Les rouleaux choju-jinbutsu-giga sont une bonne représentation de la naissance future de ces histoires illustrées : ils racontent des scènes humoristiques mettant en scène hommes et animaux, sur un mode satirique. Progressivement, les caricatures et autres images satiriques se développent pour adopter un style plus humoristique.
Parallèlement à cette évolution graphique, on assiste à l’apparition d’un nouveau support : l’estampe. Les estampes ukiyo-e sont de véritables icônes japonaises qui marqueront durablement la génétique du manga. Elles ont en effet permis de démocratiser l’accès à ces nouvelles formes d’art narratif pour le peuple japonais, ouvrant ainsi la voie vers une réelle popularité nationale.
Le boom du manga moderne : les années 1900
Les premières décennies du XXème siècle marquent un tournant décisif dans l’histoire du manga. Sous l’influence des bandes dessinées américaines et européennes alors importées au Japon, les artistes locaux s’approprient ce médium pour raconter leurs propres histoires. Rakuten Kitazawa, considéré comme le père du manga moderne, est parmi les premiers à s’en inspirer. On peut citer également Osamu Tezuka, qui influencera grandement le paysage industrieux avec ses œuvres telles qu’Astro Boy ou encore Black Jack.
La diversification des genres et des publics
L’évolution du manga ne s’arrête pas là. Dès les années 1950-1960, de nouveaux genres apparaissent et contribuent à étendre la palette d’expression des créateurs. Ainsi naissent les shôjo (destinés aux jeunes filles) et les shônen (pour les garçons), qui explorent différentes thématiques, des histoires d’amour aux récits épiques. Manga, littérature, rivalité romantique, science-fiction : des genres variés pour attirer tous les publics !
Le manga à l’assaut du monde
Durant la seconde moitié du XXème siècle, le manga conquiert le monde. Le phénomène touche plussieurs pays, en particulier grâce aux adaptations animées de certaines séries. De Goldorak à Dragon Ball Z, nombreux sont les dessins animés japonais qui marquent plusieurs générations d’enfants et d’adolescents. Ce rayonnement international contribue largement à populariser le manga et participe à son expansion hors du Japon.
L’apparition du manga numérique
Avec le développement d’internet et du numérique, le manga s’est également adapté au nouveau format. Désormais disponible sous forme de e-books ou publié sur des plateformes de lecture en ligne, il touche un public encore plus large et diversifié. Cette démocratisation permet aux jeunes artistes en herbe de se faire connaître et de renouveler sans cesse cette forme d’art déjà si riche en histoire.
Un patrimoine précieux à préserver et à transmettre
Malgré son héritage millénaire, l’avenir du manga n’est pas assuré pour autant. Les défis tels que la piraterie, la baisse des ventes due à la concurrence avec d’autres formes de divertissement et la raréfaction des nouveaux talents mettent cette idustrie en péril. Il est donc primordial de soutenir ce patrimoine artistique si cher au peuple japonais et au monde entier.
Des programmes d’éducation ludiques, des festivals dédiés aux mangas, la création de musées comme le Musée du Manga à Kyoto ou encore la transmission de cet art auprès des jeunes générations sont autant d’initiatives qui visent à préserver et perpétuer l’amour du manga à travers les années. Car, comme le dit Yumiko Iida, enseignante et chercheuse en littérature comparée : « le manga fait partie intégrante de notre culture ».
Touche à tout, j’ai exercé de nombreux métiers dans ma carrière. Depuis peu, je suis membre actif de plusieurs associations et je m’exerce à l’écriture via ce site et un journal local dans ma région.