Quand on pense aux bandes dessinées, les premières images qui nous viennent souvent en tête sont celles de Tintin, Astérix ou encore Lucky Luke. Alors que ces grands classiques sont indéniablement des œuvres marquantes de la culture populaire, il ne faudrait pas réduire le monde de la BD à ces seules références. Car aujourd’hui, nombreuses sont les planches et les auteurs qui s’emploient à faire de la bande dessinée un véritable outil pédagogique. Oui, la BD a toute sa place dans notre enseignement moderne, et c’est précisément ce que nous allons démontrer dans cet article.
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L’intérêt de la bande dessinée comme support éducatif
Avant d’entrer dans le vif du sujet, rappelons rapidement pourquoi la bande dessinée constitue un support d’apprentissage riche et pertinent. Tout d’abord, elle est un médium qui fait appel à plusieurs types de compétences : en lisant une BD, on travaille autant la compréhension d’un texte écrit que celle d’une image. Ensuite, la BD est aussi un outil ludique et engageant pour l’élève, qui peut ainsi apprendre tout en prenant plaisir à suivre une intrigue et des personnages captivants. Enfin, la diversité des genres, styles et thématiques abordés en bande dessinée permet de répondre aux attentes et aux besoins de chaque élève, quelle que soit sa sensibilité.
La bande dessinée en classe : quels livres pour quels objectifs ?
Au moment d’intégrer la bande dessinée dans l’enseignement, il est essentiel de choisir le bon matériel. Une BD pédagogique peut être un excellent moyen d’apprendre des choses ou d’illustrer les notions abordées en classe. Elle peut également être utilisée pour développer l’esprit critique et analytique des élèves face à une œuvre artistique. Voici donc quelques pistes de lecture à explorer en fonction de différents besoins pédagogiques.
Pour enrichir les cours d’histoire
De nombreux auteurs de BD ont choisi de s’emparer de l’Histoire avec un grand « H » pour mettre en scène des épisodes marquants ou méconnus du passé. Certains titres sont particulièrement bien adaptés pour approfondir les sujets abordés lors des cours d’histoire. Par exemple, « La guerre des Lulus » (de Régis Hautière et Hardoc) raconte la vie quotidienne de quatre orphelins pendant la Première Guerre mondiale, tandis que « 14-18 » (de Corbeyran et Étienne Le Roux) propose un récit choral sur le conflit à travers les yeux de soldats aux origines différentes. Autre exemple encore plus précis : « La bataille » (d’Olivier Jouvray et Emmanuel Moynot), qui revient sur la célèbre bataille de Waterloo.
Pour développer l’esprit critique
Il existe également des bandes dessinées qui mettent en scène des personnages aux prises avec des problématiques sociétales ou politiques, ce qui peut être l’occasion pour les élèves d’aiguiser leur esprit critique. Parmi ces œuvres engagées figurent « Persepolis » (de Marjane Satrapi), un récit autobiographique où l’auteure raconte son enfance sous le régime iranien, « Maus » (d’Art Spiegelman), une allégorie sur la Shoah et l’identité juive, ou encore « Blankets » (de Craig Thompson), une histoire d’amour et de religion dans l’Amérique rurale des années 1980.
Pour enrichir le travail en français
La bande dessinée peut également être exploitée en cours de français, notamment pour travailler la narration, le vocabulaire ou les genres littéraires. Par exemple, « Les Profs » (de Erroc et Pica) offre un terrain fertile pour étudier la satire et l’humour, tandis que « Le journal d’Aurélie Laflamme » (d’India Desjardins et Nicolas Bannister) permet d’étudier les codes du journal intime à travers les aventures d’une adolescente complexée. Enfin, pourquoi ne pas aborder Alfred de Musset avec l’adaptation en BD de « Lorenzaccio » (de Sylvain Venayre et Thomas Humeau) ?
Adapter sa pédagogie avec la bande dessinée
L’intégration de la bande dessinée dans l’enseignement ne se résume pas seulement au choix du matériel. Pour que cet outil soit véritablement efficace, il faut aussi adapter sa pédagogie en conséquence. Ainsi, l’enseignant peut par exemple proposer aux élèves des activités d’écriture autour d’une BD comme écrire une suite à l’histoire ou changer le dénouement. Cet exercice ludique permettra de travailler tout autant l’imagination que la grammaire ou la conjugaison.
Il est également possible de mener des séquences didactiques complètes autour d’un album spécifique. L’élève pourra ainsi s’approprier progressivement les codes du genre, apprendre à analyser les planches et les vignettes, puis réaliser lui-même quelques productions visuelles en s’inspirant de différents auteurs. Pour aller plus loin, on pourrait même envisager la création d’un club BD au sein de l’établissement, permettant ainsi aux élèves de partager leurs découvertes et leurs coups de cœur, voire même de créer leurs propres bandes dessinées !
Promouvoir la culture graphique et littéraire à travers la bande dessinée
En conclusion, il semble clair que la bande dessinée a toute sa place dans notre enseignement. Encore trop souvent méconnue et sous-utilisée, elle offre pourtant d’immenses possibilités en matière de pédagogie et d’ouverture culturelle. N’oublions pas que la bande dessinée est un art à part entière, qui mérite d’être promu et soutenu auprès des plus jeunes comme des adultes. Alors, pourquoi ne pas commencer dès maintenant à explorer les richesses de cet univers créatif et passionnant ?
Touche à tout, j’ai exercé de nombreux métiers dans ma carrière. Depuis peu, je suis membre actif de plusieurs associations et je m’exerce à l’écriture via ce site et un journal local dans ma région.
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