Union européenne, une histoire d’oppressions

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Le jeu de l’arroseur arrosé se retrouve là où on ne l’attend pas, y compris dans l’histoire de la construction européenne. On pense que c’est la France qui voulait à l’origine oppresser l’Allemagne vaincue, ce qui est en partie vrai suite aux deux Guerres Mondiales. Néanmoins, notre pays s’est retrouvé sévèrement touchée par la crise d’un euro allemand (ou euro-Mark), comme si si vieux pays avait récupéré la monnaie de sa pièce ! Quel est cet étrange jeu de passe-passe ? Nos grands partis nationaux, l’UMP et le PS, ne veulent pas voir la réalité oppressive qui se cache derrière la construction communautaire. Si la France tarde à s’imposer à nouveau comme indépendante, c’est souvent par une méconnaissance qu’ont nos élites eurobéates de l’origine du projet communautaire européen tant américaines que mues par la haine de nos voisins.

De prime abord

Vaste sujet que d’aborder la construction européenne. Nous pourrions remonter à l’Empire Romain, le fantasme de l’Empire Universel, les divisions générées suite aux décès de Charlemagne, les éternelles coalitions des élites européennes pré-cosmopolites du Saint Empire contre la France indépendante… Tout cela prendrait en temps fou, nécessiterait un voire plusieurs bouquins. Pour esquisser d’un trait ces périodes historiques, je vous propose cet extrait de Tony Corn, un auteur américain qui souligne brièvement comment s’est constitué le terreau fertile dont se jouent les États-Unis et qui a aussi permis l’Allemagne d’inverser les rapports de force.

Depuis 20 ans, les idéologues en France s’évertuent à présenter l’intégration européenne comme une idée française. (…) Ce que le public français découvre progressivement (…) c’est que l’Europe est moins une idée française qu’une réalité allemande, et cela depuis un bon millier d’années. Le projet allemand, tel qu’il fut soutenu autrefois par la bourgeoisie (Rathenau) et la classe ouvrière (Kautsky) et tel qu’il est soutenu aujourd’hui par la CDU et le SPD, s’enracine dans la longue durée, dans une histoire qui, pendant plus de 1000 ans, fut commune à une bonne moitié de l’Europe : celle du Saint-Empire romain germanique et de ses États successeurs. N’allons pas y chercher le signe d’une quelconque admiration pour les institutions américaines (si tel était le cas, les Allemands n’auraient rien de plus pressé que de transformer la Bundesbank en Federal reserve), mais plus simplement le fait que l’expression « États-Unis d’Europe » est tout de même plus présentable et moins scabreuse que celle de « IV° Reich »

Tony Corn, Pax Germanica, le Débat n° 179, mars-avril 2014

Museler l’Allemagne

1945, la Seconde Guerre Mondiale sonne son glas. A l’origine c’est le Français Jean Monnet qui fut à l’origine de la création de ce qui deviendra bien plus tard l’Union européenne. Le technocrate fut appuyé par les États-Unis d’Amérique qui souhaitèrent consolider le libéralisme sur le vieux continent et par la même occasion juguler le spectre du l’URSS et du communisme. Bien qu’il ne fut pas soutenu par de Gaulle, Jean Monnet a pu aller au bout de sa démarche en étant suivi par une opinion qui redoutait avant tout de voir l’Allemagne redevenir la grande puissance qui fut à l’origine des trois grandes dernières guerres d’Europe.

La CECA (Communauté Européenne du Charbon et de l’Acier) fut le premier pavé lancé dans la mare : un outil atlantiste de contrôle d’une Allemagne perdante et divisée, séparée par un mur, bridée et contrôlée pour ne plus sévir.

Dès le départ, l’UE a été un outil d’oppression, de contrôle anti-démocratique à l’idéologie libérale.

Et arriva le Royaume-Uni

L’introduction des Anglais en 1973 dans ce qui s’appelle alors la CEE a encore compliqué la donne. Alors que leur première candidature pour y adhérer avait été refusée en 1961 par le général de Gaulle, les Français avaient fini par accepter l’idée de leur présence dans la communauté à la suite d’une propagande rondement menée. L’Union Européenne se devait de devenir un ensemble continental tourné autour des valeurs anglo-saxonne. Qu’il était déjà loin le fantasme de Victor Hugo (1845) et de ses États-Unis d’Europe dont Paris eut été la capitale !

L’engagement du pays de Shakespeare reste partiel. Il est important de comprendre pourquoi. Le seul but des sujets de la Reine consiste en réalité, non pas à brider l’Allemagne, mais à brider à la fois la France et l’Allemagne. La nuance est de mise ! Le jeu diplomatique anglais consiste soit à soutenir l’un des deux aux dépens de l’autre – afin de s’assurer que ni l’un ni l’autre ne devienne une super puissance européenne -, soit de s’assurer que l’évolution communautaire leur est profitable. Cela préserve la Grande-Bretagne d’une marginalisation menaçante, elle qui de par son statut insulaire n’est pas au centre du continent.

En parallèle, les Anglais n’étant pas fous, ils refusent d’entrer dans l’espace Schengen et plus tard dans la zone euro. Au surplus, Thatcher a insufflé dans les habitudes anglaises un sursaut d’indépendance qui permettra au Royaume-Uni de s’enrichir, de profiter des avantages de l’Europe et de faire de la City le grand centre financier continental.

Qui ne se souvient pas de la fameuse phrase de la dame au sac à main [1] : « I want my money back ! »

Amour vache

À ce moment, vers la fin des années 80, l’UE est donc un outil néolibéral où les trois puissances européennes jouent pacifiquement à se brider mutuellement pour qu’aucune n’émerge plus que les autres. Petit à petit, à force de se tirer dans les pattes, l’Europe sortira de l’Histoire, démarche entamée depuis des décennies mais en accélérant le pas.

Cela n’est pas sans nous rappeler les travaux du psychologue Henri Tajfel en 1971 sur la Théorie de l’identité sociale et plus précisément sur les groupes minimaux. Le chercheur a procédé à une série d’expériences pour démontrer que différents groupes optaient rarement pour la solution d’un profit maximal pour tous, surtout quand il s’agit d’argent. Les groupes préfèrent obtenir des profits minimaux du moment que la différence est à la fois maximale et à la fois supérieure aux profits des autres groupes.

Autrement dit, si nous plaçons deux groupes en face à face et leur demandons d’accomplir une tâche, soit ils collaborent pour par exemple obtenir une récompense de 1000 euros chacun, soit ils se mettent en concurrence pour espérer obtenir une récompense de 700 euros pour le gagnant et 500 euros pour le perdant. L’expérience démontre que les groupes préfèrent gagner moins du moment qu’il gagnent plus que l’autre.

C’est exactement ce que nous observons au sein de l’UE. Voilà qui remet sérieusement en question l’idée reçue affirmant que l’Union européenne est une construction qui nous permet de peser de façon plus significative dans le monde. D’ailleurs, on constate que la construction européenne n’a eu de cesse d’être corrélée au déclin de l’ancien continent. Pendant que nous nous faisons une guerre souterraine et inavouée entre pays européens, les autres ne cessent de croître, de s’imposer sur les marchés et de prospérer. Qu’avons-nous fait du potentiel originel de la France ?

La parole aux fédéralistes

Parmi ceux qui constatent cette guerre silencieuse entre les nations européennes, certains estiment qu’une vraie solution supranationale, autrement dit fédérale, serait la clef de l’émergence des 28. Ceux-là sont essentiellement des écologistes d’Europe Écologie Les Verts, des sociaux-démocrates et des démocrates libéraux.

Ces politiques mettent beaucoup de bonne volonté dans leurs propos, à l’instar de Karine Berger ou de Daniel Cohn-Bendit, ils sont habités par un projet européen fantasque et nient semble-t-il, deux réalités pourtant incontournables.

Un fait anthropologique

La première réalité relève de l’ethnologie, ou, du moins, s’approche des champs d’investigation de la discipline. Comme le souligne Jean-Yves Autexier, ancien député socialiste lors d’une conférence pour la Fondation Respublica, « en Europe il n’y a pas un peuple européen, un peuple ça ne se décrète pas […] aujourd’hui il y a 27 peuples et il n’y en a pas un seul. C’est donc une difficulté de promouvoir un saut fédéral dans un ensemble qui ne se sent pas lié par la nécessité de solidarité. » La Grèce est un exemple frappant de la fracture spatiale européenne. La réponse institutionnelle ne semble pas être appropriée, le décret ne fait pas la cohésion. Après des siècles de guerre, peut-être est-ce sur une échelle temporelle similaire qu’il faut raisonner pour envisager un saut fédéral ? Et encore, « on ne fait pas d’omelette avec des œufs durs! », pour reprendre les propos du Général de Gaulle ! Aussi, quand bien même sur le temps long, c’est-à-dire à l’échelle des siècles, quelque chose serait-il faisable, observons le contraste saisissant avec la temporalité les travailleurs, les démunis et de de plus en plus de la globalité des citoyens qui eux, sont dans l’urgence !

Un fait économique

La deuxième réalité est économique. Le saut fédéral supposerait des transferts financiers immenses ! Comme le souligne Jacques Sapir, dans un système fédéralisé, l’Allemagne devrait verser 8 à 10% de son PIB par an sur une période de 8 à 10 ans ! Tout cela n’est ni envisageable, ni raisonnable surtout avec les retraites allemandes qu’il va falloir payer, démographie vieillissante oblige, et pour lesquelles les Allemands ont durement économisé. Faut-il casser les reins de l’économie allemande et prendre le risque de déclencher des tensions ingérables ? Faut-il à nouveau, pour faire le projet européen, mettre le peuple allemand plus bas que terre comme ce fut le cas suite au traité de Versailles ? La question ne se pose pas, l’Allemagne n’acceptera pas !

L’Allemagne a fait des efforts dont je ne jugerai pas ici la pertinence puisqu’on peut aussi les estimer égoïstes si on se place dans une vision eurofédérale. Pour nous vendre le modèle allemand, on entend dans les médias que le plan Hartz impulsé par Schröder aurait permis aux Allemands de prospérer par la suite; ce que Guillaume Duval réfute dans Made in Germany. L’imaginaire collectif français retient malheureusement pour l’heure le bienfondé du modèle germanique faute dans les médias d’ouvrir la controverse à des penseurs hétérodoxes.

Comme le souligne Dominique Garabiol, membre du conseil scientifique de la Fondation Res Publica : « La vraie question est celle de la cohérence de la zone euro. On constate un équilibre de la balance commerciale globale de la zone. Or l’Allemagne dégage quelques 160 milliards d’euros d’excédent ! Ces 160 milliards se résument donc à des déséquilibres internes de la zone euro. » Autrement dit, un pays au sein de l’UE ne semble pas pouvoir prospérer sans appauvrir les autres ! Adopter le modèle allemand est donc non seulement impossible car seul un des pays peut jouer les sangsues sur les autres mais en plus cela nous conduit vers une récession certaine ou un démantèlement inutile de notre modèle social.

Euroréalisme

Ce constat économique on ne peut plus pragmatique est l’illustration que la monnaie unique n’a pas spontanément entraîné une convergence des économies. Au contraire, une spécialisation accrue des régions a augmenté les divergences. Le propre du capitalisme est que l’argent attire l’argent, que les zones riches attirent l’argent : or nous sommes dans un monde capitaliste. Voilà qui devrait obliger les pays les plus riches à aider les plus pauvres. Pourtant cette nécessité n’est pas envisageable pour les raisons ethnologiques vues précédemment et pour des raisons économiques, à la vue des sommes trop importantes à transférer.

L’Europe du Sud ne peut pas devenir l’oppresseur économique de l’Europe du Nord, mais l’Europe du Nord n’a pas non plus le droit d’être l’oppresseur de l’Europe du Sud en lui imposant l’austérité et la récession voire même la déflation qui s’annonce à grands pas -peut-être est il déjà trop tard !

À ces deux réalités viennent s’ajouter un fait majeur et indéniable. Beaucoup de personnalités dites de gauche parlent de réorienter l’UE pour qu’elle soit plus sociale. Cela revient à nier que les valeurs communes du monde moderne ne sont pas françaises mais anglo-saxonnes. La France ne pèsera jamais assez lourd dans l’UE (et plus encore dans une UE fédérale) pour réorienter l’Union européenne. A tout cela se superpose la nécessité d’un consensus unanime pour que l’exécutif européen réforme la construction communautaire, chose devenue impossible avec 28 états (art. 48 du TUE). Comme ce fut prévu par le Général de Gaulle, la politique est devenue inexistante sur le continent européen. Pire encore, nous allons sûrement voir l’influence de la France diminuer prochainement par des décisions gouvernementales fâcheuses, notamment en ce qui concerne la défense et les réduction budgétaires massives !

La diplomatie française en berne, symptôme d’un mal européen

C’était un fait avéré. La France avait, avant le quinquennat de Nicolas Sarkozy, l’un des réseaux diplomatiques les plus efficaces du monde. Nous pouvions peser seuls et, jusqu’à il y a peu, intervenir de façon relativement autonome à l’étranger comme cela a été fait au Mali. Notre diplomatie était appuyée par la forte présence française aux quatre coins du monde grâce aux DOM-TOM et grâce à une armée relativement efficace. Le ralliement au commandement de l’OTAN et l’accélération d’un puissant démantèlement budgétaire de la défense sous Sarkozy n’ont fait que nous rendre plus dépendants de la diplomatie atlantiste issue d’une idéologie anglo-saxonne. François Hollande s’est inscrit dans la continuité. Aujourd’hui, l’armé loue son matériel et on fait sous-traiter la crise Ukrainienne par l’Allemagne quand bien même cela se fait-il aux antipodes des intérêts nationaux. Ces renoncements ne sont pas tant des décisions françaises en faveur de la grandeur de la France mais des décisions euro-compatibles faisant toujours un peu plus de l’Union européenne le petit animal de compagnie des États-Unis, qui, ne l’oublions pas, sont les fomenteurs des crises observées en Europe de l’Est ces dernières années. La CIA est directement impliquée dans les révolutions de couleur, ça n’est un secret pour personne.

Où sont passées les valeurs françaises ?

À ceux qui disent que c’est grâce à l’UE que la France pourra à nouveau porter sa voix dans le monde, nous les amenons sérieusement à réfléchir aux conséquences de cette idée. Notre identité unique n’est pas soluble dans un modèle individualiste anglo-saxon à moins de se corrompre et de ne plus être nous-mêmes. L’histoire de notre pays, l’histoire de nos luttes, a fait de nous des Français universalistes, défenseurs des progrès sociaux, des droits de l’homme, de la liberté, de l’égalité et de la fraternité. La France porte des combats plus nobles que la primauté de la City et l’épanouissement presque insultant de l’industrie germanique. Nos priorités politiques et nos intérêts stratégiques sont résolument différents de ceux de nos voisins. Ô certes, il y a eu des ratés comme la répression de la Commune de Paris mais les Versaillais étaient-ils vraiment la France ?

Enfin, nous pouvons nous interroger sur la pertinence économique qui consiste à poursuivre ainsi le travail diplomatique avec les États-Unis alors que le siècle qui s’annonce semble être tourné vers l’Asie. Que penser de l’accord de libre échange entre l’Union européenne et les USA qui est en train de se négocier [2] ? L’appui atlantiste de l’UE ne fait que maintenir la légitimité du dollar, une monnaie folle n’ayant plus que la valeur qu’on lui accorde et qui permet aux banques de New-York de nous oppresser. Peut-être que la superposition progressive de l’OTAN aux frontières européennes nous en dit long sur le sujet ?

L’Union Européenne c’est la guerre

L’Union européenne n’est pas la paix. La paix, nous la devons au général de Gaulle qui a doté la France la bombe atomique. L’Union européenne est une multitude d’oppressions, à commencer par le déni de démocratie. L’Union européenne, ce sont des jeunes technocrates boutonneux et embrigadés qui tels des machines vérifient les budgets nationaux sur des ordinateurs dans des bureaux sans âmes. Quid de leur pouvoir finalement plus important que celui des élus nationaux ? L’Union européenne, ce sont des commissaires prétentieux venant taper sur les doigts d’un peuple qui les méprise tout en mettant en place des paradis fiscaux pour les banquiers qui les ont placés là où ils sont. L’Union européenne, c’est une institution au service des plus forts et qui accroît les inégalités à la fois régionales et entre les individus. L’Union Européenne c’est une construction belliqueuse qui depuis plusieures années multiplie les conflits militaires par le truchement d’un jeu d’alliance comme pour la Première Guerre Mondiale. Ne nous inquiétons pas, c’est normal, l’Union Européenne est devenue ce pour quoi elle fut imaginée à l’origine.

La misère, les inégalités et l’euroscepticisme

La chute du Mur de Berlin en 1989 a permis à l’Allemagne de se relever aux prix d’innombrables sacrifices, de patience et d’une forte pauvreté à l’Est, c’est vrai. Sa politique libérale était alors soutenue par les Anglais qui en ont profité. La France qui voulait à l’origine oppresser ce pays vaincu à la suite des guerres successives se trouve être l’arroseur arrosé. L’Allemagne est redevenue une puissance continentale aux dépens des autres comme elle le fut avant. L’ironie est assez belle pour être soulignée.

Entre-temps, les inégalités croissantes au sein de l’UE finissent par peser lourd. Le sauvetage de l’euro entre 2008 et 2013 a coûté 69 milliards à la France, et beaucoup plus aujourd’hui. Le MES (Mécanisme Européen de stabilité) quant à lui coûte aux français 145 milliards d’euros, ce qui n’est pas tellement moins que les 190 milliards investis par l’Allemagne alors que son économie se porte bien mieux que la nôtre. Même l’Angleterre qui jusqu’à présent s’est gavée sur le dos de l’UE se met à ressentir l’onde de choc, la montée en puissance de UKIP est révélateur même si ce parti peine à accéder au pouvoir.

La France reste impassible, enfermée dans une idéologie eurobéate où l’euroréalisme est rabaissé au rang du nationalisme. Le Front National a le monopole de la critique européenne dans les médias ce qui n’est pas sans polluer un débat qui mériterait un pluralisme. Une fois encore, on court le risque de rater le coche ! Pourtant, une sortie concertée de l’euro ne serait-elle pas plus simple à gérer qu’une explosion imprévue mais inévitable de la zone ?

Nous pourrions alors enfin parler d’une Europe des projets ou mieux, tendre la main aux pays qui se développent et avec lesquels nous gagnerions à faire des partenariats industriels avec les pays du monde entier. Nous pourrions sortir de cette construction racialiste qu’est l’UE. L’UE n’oriente-t-elle pas trop notre regard toujours vers les mêmes alliés qui nous vouent un amour vache ?

L’éventail de solutions

Nous pouvons maintenir le cap actuel, celui qui tend vers toujours plus de délégation de la souveraineté et filer vers un fédéralisme qui niera le peuple et plongera probablement un peu plus le continent dans une récession culturelle et économique majeure. Qui est partant pour foncer dans le mur en klaxonnant ?

Autrement, nous pouvons imaginer une France grande qui a réinvesti le champ diplomatique et celui de la défense. Nous pouvons imaginer une France qui n’hésite pas à peser sur la politique industrielle. Le colbertisme peut renaître. Nous pouvons imaginer une France qui peut proposer une vision à long terme car elle maîtrise un maximum d’éléments pour s’assurer du déroulement des choses sans qu’une institution supranationale ne vienne subitement changer la donne.

Avec une force diplomatique retrouvée, la récupération d’un siège attitré à l’OCDE (pour l’heure commun à tous les pays de l’UE) et le tout appuyée par un outil conventionnel correctement subventionné, nous serions à nouveau en position de négocier sur la scène mondiale.

Quoiqu’il en soit, refusons le « there is no alternative » (il n’y a pas d’alternative, Ndlr), le fameux TINA TINA qu’imposait Thatcher et que voudraient nous faire avaler à leur façon Attali, Minc et compagnie quand ils prônent le fédéralisme comme étant la seule solution. Refusons le défaitisme, refusons l’oppression des idées et ouvrons un débat euroréaliste qui semble être verrouillé en France.

[1] Surnom de Tatcher.

[2] TAFTA ou TTIP… puis le TISA qui menace à son tour.

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